SKIN FOR TWO
PHOTOGRAPHY DIPLOMA2021

Projet de diplôme de la formation supérieure ES, en photographie, sur l’expérimentation de la relation du médium photographique avec celui de la 3D.
“Les avatars des jeux vidéo fonctionnent pour moi comme des doubles. Ils me permettent de transcender mon corps ainsi que mon identité, et de me projeter dans l’univers idéalisé du virtuel.”










Les avatars des jeux vidéo fonctionnent pour moi comme des doubles. Ils me permettent de transcender mon corps ainsi que mon identité, et de me projeter dans l’univers idéalisé du virtuel.
Les technologies actuelles, en particulier l’imagerie 3D, dissolvent toujours plus la distinction entre réel et fiction. Jouer dans cet autre monde me permet d’oublier le temps et mes limites corporelles par une immersion non seulement visuelle, mais aussi physique et émotionnelle. Ces expériences vidéoludiques me font éprouver des sensations et l’avatar, comme un autre moi, devient l’incarnation de mes fantasmes et fascinations.
Cette confusion générée par l’imbrication du réel et du virtuel s’exprime dans le projet SKIN FOR TWO, pour lequel je crée un univers imaginaire et hybride, entre photographies et images de synthèse, en combinant divers
outils numériques et types de visuels. J’aime expérimenter de nouvelles formes photographiques et explorer des modes inédits
de représentation pour amener le spectateur à repenser la signification de la photographie et s’interroger sur notre environnement technologique.


Afin d’élaborer une fiction plus personnelle et permettre au spectateur de s’y plonger, j’ai réalisé des images de lieux dépourvus de toute présence humaine, avec une atmosphère hyper-colorée, entre artifice et réalisme. Elles sont inspirées des jeux vidéo Halo, Mass Effect et Doom qui, depuis le début de mon parcours artistique, représentent des références visuelles majeures que je transpose ici dans le médium photographique.
Je m’approprie aussi les images de synthèse de ces jeux (avatars, modélisations, objets) et utilise le scanner pour les transformer (distorsion, trame de l’écran, absence de couleurs), voire les déconstruire, afin d’exprimer l’idée d’évanescence du virtuel. Enfin, mes autoportraits photographiques sont mêlés à des avatars féminins pour mettre l’accent sur la transition ambiguë entre les enveloppes virtuelles dans lesquelles je me projette et mon corps de chair et de sang. Chacun d’eux correspond à une réflexion identitaire sur les idéaux de la beauté physique construits dans ces univers vidéoludiques.
L’esthétique hybride que je construis, à travers les autoportraits en aluminium brossé et complétés d’images scannées et colorées dans une édition papier, me permet non seulement d’être à la fois spectatrice et actrice de ce monde virtuel, mais amène aussi à éprouver à la fois de la fascination et un certain trouble, car j’interroge sans cesse les limites de l’identité et du médium photographique.












